Romain Vicari, I have on the top of my tongue your name almost forgot
Romain Vicari réalise un ensemble d’oeuvres hybrides, mixant sculptures in situ, sons, odeurs et clip de rap, autant d’éléments qui composent un paysage où la fiction se joue du réel, où le sacré rencontre le profane et où le divertissement devient religion. Plongeant le public dans un environnement entre jungle urbaine et naturelle, l’exposition fonctionne comme un flash : la traversée d’un mirage convoquant tous nos sens.
Des sculptures en résine, en mousse expansive, en métal, en sable et en carrelage se confrontent à l’architecture brute et bétonnée de la zone d’exposition. Une télévision avec écran plat diffuse un clip réalisé dans le chantier des rues d’Aubervilliers et dans l’obscurité des salles du Palais de Tokyo, film tissant des liens entre le hip hop, culture alternative devenue mainstream, la religion et les gestuelles corporelles sculptées par l’usage des réseaux sociaux. Un son traverse l’exposition, celui d’une prière futuriste, accompagné par la diffusion d’une odeur faite de cannabis et de cuir. Vicari danse sur les frontières du précaire et de l’apparat et conjugue l’espace public (la rue, le chantier, la publicité, les mauvaises herbes, le banc où l’on squatte…) et l’espace intime (le salon, la chambre, le canapé, les fleurs de compagnies, la télévision…). Autant de lieux colonisés par les techniques du divertissement de masse et qui sont au coeur du travail de Romain Vicari.
« Le langage du rap est un outil de communication musical. Lié au discours, il prend une forme politique et même sacrée. Le rappeur est un gourou qui prêche des paroles, il souligne et imagine des situations fonctionnant comme des rituels liés au quotidien. A l’image du prêtre, le rappeur se met sur scène dans une posture mi Homme mi Dieu. Il s’adresse au public et raconte une histoire comme le font les politiciens. » Romain Vicari