La manigua, post-conflit, écologie des images et trans-photographie
Rencontre avec Luis Carlos Tovar, accompagné par l’artiste Alejandro Erbetta (Argentine) et la commissaire et critique d’art María Santoyo (Espagne).
Organisée à l’occasion de l’exposition Luis Carlos Tovar, Contre-souvenir.
Il y a cinq ans, l’artiste visuel Luis Carlos Tovar a entamé une enquête personnelle et artistique dont le point de départ a été une image perdue présentée autrefois comme une « preuve de vie ». La photographie peut-elle certifier une vie ? Peut-elle être garante de notre mémoire collective ? Peut-elle s’affirmer comme une science utile dans les scénarios de post-conflit ? Dans les archives comme dans la mémoire, les absences et les silences sont aussi importants que ce qui est conservé. Les artistes comme Tovar font du questionnement un outil pour restituer le passé à un présent continu et à un futur de paix possible.
Originaire de Bogotá, Luis Carlos Tovar vit actuellement à Paris. Particulièrement intéressé par la post-photographie et les archives, il explore les processus de création de l’altérité et la manière dont les mémoires personnelles façonnent la mémoire collective. Son travail a été exposé à Rome (MACRO, 2016), à Madrid (Museo de Arte Alcobendas, 2018) et à Paris (Cité Internationale des Arts, 2019). Récompensé du Prix Découvertes de Photoespaña (2017), sélectionné pour les Résidences photographiques du Musée du Quai Branly (2018), et en résidence à la Fondation Fiminco (Romainville) de 2020 à 2021, il a été nominé pour le Prix Pictet (2019), et a remporté le Prix Elysée (2018-20) qui lui a permis de publier Jardín de mi Padre, co-édité par le Musée de l’Elysée et RM (2020). En 2020, il figure parmi les finalistes du Prix du livre photo Paris Photo – Aperture. Enfin, il a reçu le soutien de La Fondation des Artistes pour son projet Manigua (2022).
Alejandro Erbetta est artiste et chercheur en photographie, docteur en Esthétique des Arts, spécialité Photographie de l’Université Paris 8. Il a exposé en Europe, en Asie et en Amérique latine, de manière individuelle et collective (MACBA, Argentine ; Daegu Photo Festival, Corée du Sud ; Festival Circulations, France). Il a publié trois livres d’artiste ainsi que deux ouvrages de théorie et création sur la photographie. Son livre Reprises (La luminosa Editorial, Buenos Aires) a reçu la Mention Spéciale du Prix Révélation Livre d’artiste MAD / ADAGP.
María Santoyo est historienne de l’art diplomée de l’Université Complutense de Madrid, critique d’art, experte en photographie et analyse d’images, curatrice indépendante. Elle dirige le Master international en photographie de l’école l’EFTI. Elle est fondatrice et PDG de Curiosa, une société spécialisée dans les nouvelles narrations, et membre de l’Aspen Institute Spain et du Conseil de la culture numérique de la Fundación Telefónica.